Les pouvoirs de la musique occupent les philosophes depuis Platon, pour qui elle « donne des ailes à nos pensées ». Mais elle est aussi parfois un enjeu ou un instrument de pouvoir et c’est à travers cette idée directrice que Le Festival de Laon propose un programme qui mène de la figure « royale » de Lully jusqu’au précurseur Boulez en passant par « l’officiel » Saint-Saëns.
D’autres pages évoquent ici des musiciens qui ont eu à subir ou à résister à différentes formes de pouvoirs, à l’instar de Chostakovitch sous le joug soviétique, de Schönberg fuyant l’Allemagne nazie mais aussi Joséphine Baker, figure de la France Libre, sans oublier Beethoven, le révolutionnaire déçu par l’empereur Napoléon, ou Mozart, opposé au prince-archevêque Colloredo qui le chasse de Salzbourg.
Quant à Bach, plus rebelle qu’on ne l’imagine certainement, qui se souvient qu’il paya de quelques semaines de prison un affront obstiné au duc de Saxe-Weimar ? Sa musique, au rayonnement universel, fait aussi écho dans ce festival. Grâce à une parodie décalée et rafraîchissante mais également à travers un récital où elle dialogue avec des pages de l’américain Philip Glass, dont le courant minimaliste prend le contrepied de certaines dominations esthétiques de la première moitié du XXème siècle.
Découvrez la programmation :
Livret Festival Laon 2025 - web.pdf
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