On parle de “pattes de mouches“, d’autres diront que c’est une “écriture de médecin“, illisible, incompréhensible…
Mais des solutions existent !
Mathilde Lamy-Houdry exerce en tant que graphothérapeute à Soissons, elle intervient principalement auprès des enfants et adolescents ainsi qu’auprès des adultes, notamment suite à un accident ou un traumatisme.
« Je m’occupe essentiellement de problèmes d’écriture dysgraphique non fonctionnelle. Cela peut être une écriture difficilement lisible, trop lente, ou trop fatigante. Il s’agit surtout dans un 1er temps de juger si le geste d’écrire est automatisé ou non. Je rencontre aussi des enfants qui ont mal en écrivant mais qui pensent que c’est normal parce qu’ils ont toujours eu mal. Pour d’autres, c’est en études supérieures qu’ils se rendent compte qu’ils sont trop lents, mais quand une écriture est lente, il y a toujours une raison. »
La 1ère séance est un bilan qui va établir s’il s’agit bien d’un problème graphologique car il peut y avoir des troubles qui relèvent de la “neuro-psy“, parfois un examen chez l’ophtalmologiste peut aussi s’avérer nécessaire. Il faut aussi utiliser le bon outil, le bon stylo, à plume ou pas, l’important c’est qu’il soit confortable. Puis les questions de posture sont abordées. Est-ce que ce sont vos doigts qui pilotent le stylo ? Le poignet ? Ou pire, l’épaule ?
« On peut toujours faire quelque chose ! J’insiste beaucoup sur le fait que dans mon cabinet, on n’est pas à l’école. C’est un tête-à-tête individuel et personnalisé, on essaye des choses, on fait aussi des dessins, des mandalas, des coloriages, on essaye de décomplexer le geste et si c’est raté, on barre et on recommence.
Chaque progrès est important. Je garde toujours les traces écrites des premières séances pour comparer, la plupart des enfants ne reconnaissent pas leur écriture du début, ou ne veulent pas la reconnaître… »
Le graphothérapeute est un professionnel du secteur paramédical non conventionné. Les séances ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale. Certaines mutuelles peuvent apporter une aide, le cas échéant un dossier MDPH peut être envisagé.
Le saviez-vous ?
La formation à la graphothérapie comporte une expertise en graphologie. Il ne s’agit pas d’interpréter la personnalité à travers une écriture mais de pouvoir reconnaître et certifier qui est l’auteur de ce qui a été écrit, une compétence utilisée à des fins d’expertise judiciaire.
Pour son examen, Mathilde Lamy-Houdry a travaillé sur un manuscrit du XVIe siècle. Il fallait identifier ce qui était de la main de l’auteur et les rajouts qui étaient de la main de son frère.