François Noël Babeuf est né à Saint-Quentin en 1760. Venu au monde « sans fortune, ou plutôt au sein d’une pauvreté absolue » comme il l’écrit lui-même, il reçut cependant une bonne instruction par son père, Claude Babeuf, employé dans l’administration des fermes.
Sa pensée politique se forgea en lisant Rousseau, Diderot, mais aussi l’abbé Mably qui dénonce le « despotisme légal ». Il complète son instruction par les lectures des antiques et des philosophes des lumières tout en travaillant auprès d’un « commissaire au terrier » dont la mission consiste à retrouver les titres seigneuriaux. « Ce fut dans la poussière des archives seigneuriales que je découvris les mystères des usurpations de la caste noble » écrira-t-il tandis qu’il prend résolument parti pour une refonte générale de la société et de l’Etat.
Durant la Révolution, il collabore à plusieurs journaux et crée en 1794 le Journal de la Liberté de la Presse qui deviendra ensuite Le Tribun du Peuple ou le Défenseur des Droits de l’Homme.
Son opposition à Robespierre et au Comité de Salut public ainsi que ses positions libertaires et égalitaristes lui valent plusieurs fois la prison mais il jouit dans le même temps d’un très fort soutien populaire. Sa tentative de renversement du Directoire en créant la Conjuration des Egaux lui sera fatale. Il est arrêté le 10 mai 1796 et condamné à mort à Vendôme le 20 février 1897.
La publication en 1828 du livre de Buonarroti Conspiration pour l’Égalité, dite de Babeuf lui assure une postérité prolifique. Friedrich Engels et Karl Marx reconnaissent en la Conjuration des Égaux « la première apparition d’un parti communiste réellement agissant ».
Extrait de la lettre de Babeuf à ses proches après sa condamnation à mort :
« Mes amis, j’espère que vous vous souviendrez de moi, et que vous en parlerez souvent. J’espère que vous croirez que je vous ai tous beaucoup aimés. Je ne concevais pas d’autre manière de vous rendre heureux que par le bonheur commun. J’ai échoué ; je me suis sacrifié ; c’est aussi pour vous que je meurs ».
Le saviez-vous ?
En l’an IV, François Noël Babeuf prend le nom de « Gracchus » en référence aux frères Tiberius et Caius Gracchus, tribuns romains, petits-fils de Scipion l’Africain, qui tentèrent au IIe siècle av. J.-C. de réformer le droit agraire et les principes de propriété des terres.