Jules Husson, né à Laon le 10 septembre 1821, est plus connu sous son nom de plume : Champfleury.
Journaliste, dramaturge, nouvelliste, romancier, ce fut un proche ami de grands noms de la littérature française comme Baudelaire, Victor Hugo ou Gustave Flaubert. Sa littérature se définit comme « réaliste », mouvement artistique pictural et littéraire. Elle s’attache à la description précise et détaillée, notamment de la petite bourgeoisie de l’époque. « Ce que je vois entre dans ma tête, descend dans ma plume, et devient ce que j’ai vu » écrit Champfleury. Très critiqué par la presse de l’époque, il défend ce mouvement dans sa revue Le Réalisme.
Champfleury était également un expert dans l’art de la faïence. Il sera nommé chef des collections de la manufacture de Sèvres, avant de devenir sous-administrateur du musée et des collections de la Manufacture. Poste qu’il occupera jusqu’à sa mort, le 6 décembre 1889 à Sèvres.
Les chats : histoire, moeurs, anecdotes est un de ses plus grands succès littéraires : « C’est l’heure habituelle du réveil de mon chat. Accroupi au pied de mon lit, à la place qu’occupent les chiens sur les monuments consacrés aux preux, le chat est la plus exacte des horloges.
Il allonge les jambes, bâille pour donner du jeu à sa mâchoire, ouvre de grands yeux. Une fois debout, il vient de s’élever graduellement à une hauteur extraordinaire ; grâce à la flexibilité de son épine dorsale, le dos, tout à l’heure rond et indécis, se change peu à peu en un monticule. Ce n’est plus un chat, c’est une sorte de petit chameau. Le chat saute du lit, grimpe sur une chaise, rôde dans l’appartement et fait tant qu’il m’éveille tout à fait. »
Une école primaire de Laon, située sur le plateau, porte le nom de l’illustre Laonnois.
Une fratrie d’érudits
Né à Laon en 1815, le frère aîné de Champfleury, Edouard Fleury, était historien, journaliste, archéologue et dessinateur. On lui doit une somme considérable de travaux historiques sur le département de l’Aisne, notamment sur Saint-Just, Babeuf et Desmoulins. Il est décédé en 1883 dans le village de Vorges. Son buste, réalisé par Emile-Coriolan Guillemin, est conservé au Musée d’art et d’archéologie de Laon.