Né en 1814 à Bruyères-et-Montbérault au sein d’une famille bourgeoise apparentée à celle de Condorcet, Arsène Houssaye fuit la campagne laonnoise à l’âge de 17 ans pour vivre la « bohème » parisienne.
Intégrant une troupe de baladins pour laquelle il écrit des chansons, il côtoie Gérard de Nerval, Théophile Gautier et Alphonse Esquiros avant de devenir en 1843 directeur de la revue L’Artiste dans laquelle il fait publier ses compagnons de route. Il dirigera également la revue La Presse où débuteront des jeunes talents comme Champfleury (un autre Axonais) et Baudelaire. Le célèbre poète lui dédiera d’ailleurs les poèmes en prose de Spleen in Paris qui seront à l’origine d’une brouille profonde entre les deux hommes, Houssaye essayant par diverses manœuvres de supprimer certains poèmes qu’il jugeait trop audacieux. La Revue des deux mondes et La Revue de Paris sont également des titres auxquels il collabora de façon régulière.
Il est nommé administrateur général de la Comédie-Française en 1849 avec le soutien d’une célèbre actrice connue comme Mlle Rachel. Sous sa direction, des auteurs comme Victor Hugo, Alexandre Dumas père ou Alfred de Musset font leur entrée dans la grande maison.
En plus d’être un auteur extrêmement prolixe qui publie pièces de théâtre, romans et poésies, il restera un directeur de presse avisé et influent à travers la fondation de plusieurs revues comme La Gazette de Paris ou La Revue de Paris et Saint-Pétersbourg. Il préside également la Société des gens de lettres à partir de 1884.
Arsène Houssaye s’éteint à Paris le 26 février 1896, à 81 ans. Dans son oraison funèbre, Emile Zola en parle comme « le dernier grand chêne de la forêt romantique. »
A Paris, une rue du 8e arrondissement porte le nom du grand homme de lettres ainsi qu’à Laon où la rue Arsène Houssaye est dans le prolongement de la route qui mène à Bruyères-et-Montbérault.
« Les imbéciles, à force de parler, finissent toujours par trouver une chose spirituelle. »
Mademoiselle Phryné (1895)