La façade n’a pas changé, mais une fois passé le seuil, c’est une surprise ! Le musée de la Résistance et de la Déportation de la place Carnegie est méconnaissable. Lui qui donnait parfois l’impression d’être “plein comme un œuf“, le voilà vidé de ses collections, offrant un nouvel espace qui va être entièrement réorganisé par le cabinet d’architecture Atelier Lab.
Et quand on lève le regard, c’est une deuxième surprise : le faux plafond mis en place à la création du musée pour des raisons thermiques a été déposé, libérant une ceinture de balcons et une haute voûte à 8 mètres de hauteur, garnie de moulures. Fortement endommagés par le temps, les staffs sont actuellement remis à neuf par les experts de la société Concret Art de Rozoy-sur-Serre.
Né de la Résistance
Le musée de la Résistance et de la Déportation est né de la volonté d’anciens résistants, notamment le capitaine Etienne Dromas, chef du groupement B des FFI à Viry-Noureuil. « Il a lancé un appel aux dons quand s’est créée l’Association des Amis du musée en 1982 » rappelle Benoît Guérin, actuel président de l’association et petit-fils d’Etienne Dromas. « Les familles de résistants ont largement répondu à l’appel et aujourd’hui la collection compte plus de 8 000 objets. » Stérilisés sous bulle d’anoxie, triés, rangés et soigneusement emballés, tous ces objets ont été transférés aux Archives départementales. « 500 objets vont être sélectionnés et deviendront le cœur de la nouvelle muséographie, certains seront exposés de façon permanente, d’autres de façon cyclique. »
Nouveau parcours
Le bâtiment en lui-même a été construit grâce à la Fondation Carnegie au lendemain de la 1ère Guerre mondiale. Il fut longtemps un lieu de divertissement, à la fois salle de bal et salle de cinéma, fonction qu’il va retrouver tout en étant la première étape de la visite : sur grand écran, les visiteurs pourront voir les actualités de l’époque de façon à se remettre dans le contexte de l’entrée en guerre.
Le nouveau parcours muséographique a été exposé par Cécile Courtey du Cabinet Lab et Thomas Fontaine, président du comité scientifique. Il se présentera en quatre parties reprenant la chronologie des événements entre 1939 et 1945 : la défaite et l’occupation, la mise en place de la Résistance, la répression et la déportation, la libération et l’œuvre de mémoire pour conclure.
L’Association des Amis du musée de la Résistance et de la Déportation reste propriétaire des collections, mais leur conservation sera assurée par le Département qui prendra également à sa charge la gestion du site. Un projet d’établissement est en cours pour constituer une équipe composée de deux médiateurs et deux agents d’accueil dédiés à l’exploitation du musée. La réouverture du musée de la Résistance et de la Déportation est annoncée pour l’été 2026.
Le chantier mené par le Département représente un investissement de 3,5 M€ subventionné à hauteur de 1,6 M€ par l’État.