L’accès des Axonais à un professionnel de santé est un enjeu essentiel. En juillet 2017, cette problématique était évidemment au cœur des 25 propositions transmises par Nicolas Fricoteaux au chef de l’état « pour une nouvelle politique de l’aménagement des territoires ruraux ».
Bienvenue aux futurs médecins !
Jusqu’alors, les étudiants en médecine de Reims ne pouvaient prétendre à suivre leur stage dans l’Aisne (en hôpital ou auprès d’un médecin de ville). « Chacun sait que les périodes de stage pour les étudiants en médecine sont fondamentales pour que ces derniers puissent prendre plus facilement leur décision de s’implanter ensuite sur ce même territoire » souligne Nicolas Fricoteaux. Autrement dit : pour que de jeunes médecins s’installent dans l’Aisne, il faut qu’ils y viennent d’abord en stage ! C’est désormais possible.
En 2018, le Conseil départemental a installé une commission thématique « santé », en vue d’identifier les leviers permettant de renforcer la qualité de la couverture médicale dans l’Aisne. Cette commission, regroupant des élus de toutes sensibilités, a travaillé sur la question de l’ouverture de l’Aisne à des stagiaires rémois.
Avec le soutien des parlementaires, en s’inspirant d’initiatives locales, une large mobilisation a été engagée en faveur du décloisonnement des territoires de santé. Des démarches ont été engagées auprès des autorités ministérielles, des ARS et des doyens de faculté.
La mobilisation a payé. Grâce à l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de Loi « Ma santé 2022 », les étudiants en médecine de la faculté de Reims pourront, dès le mois de mai, suivre leur stage en milieu hospitalier et auprès de médecins généralistes sur les secteurs de Château-Thierry, Soissons et Saint-Quentin. « Seule la Thiérache reste pour le moment en discussion avec l'ARS du Grands-Est » a annoncé le Président du Conseil départemental.
« L’ouverture de l’Aisne aux stagiaires rémois et l’intervention volontariste de l’Aisne sont des leviers positifs pour notre département mais nous devons encore accentuer nos efforts en matière d’attractivité médicale. » Le 17 mai la commission santé examinera plusieurs actions que le Département pourrait mettre en œuvre. Le 2 juillet une feuille de route départementale pour le développement de la démographie médicale sera présentée aux élus départementaux.
Des propositions concrètes pour l’Aisne
En 2017, 4 propositions avaient été formulées par Nicolas Fricoteaux en vue d’améliorer l’accès aux soins des habitants de l’Aisne :
- Régionalisation des épreuves classantes (ECN, ancien concours d’Internat) sur la base d’une carte définie avec la profession médicale,
- Incitations positives à l’installation dans les zones répertoriées à faible densité de médecins (survalorisation des actes),
- Assouplissement des conditions de financement des structures d’accueil par l’ARS (maisons de santé),
- Permettre aux étudiants en médecine de suivre leur internat dans les régions administratives voisines de leur Université.
Réunis en session, les élus du Département ont pris connaissance des dernières avancée sur ces différents points : « Le 22 mars dernier, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de Loi « Ma santé 2022 » qui contient plusieurs réponses à cet enjeu majeur » a résumé le président du Conseil départemental.
En premier lieu, le gouvernement a acté la modulation du numerus clausus selon les besoins de chaque Région « ce qui va dans le même sens que notre proposition de régionalisation des épreuves classantes ».
Concernant les incitations positives à l’installation dans les zones à faible densité, la mise en place d’un nouveau zonage (zones d’intervention prioritaire - ZIP et zones d’action complémentaire - ZAC) accentue l’attractivité des territoires les plus en tension, ce qui le cas d’une bonne partie des territoires de l’Aisne.
Bien que l’assouplissement des conditions de financement des structures d’accueil par l’ARS (maisons de santé) n’ait pas été retenu (2 professionnels de santé par MSP au minimum), Nicolas Fricoteaux a salué le contenu de la réforme « Ma santé 2022 » confirmant l’engagement du Gouvernement de créer 1 000 nouvelles MSP en 5 ans et les financements correspondants. « Dans l’Aisne, grâce au soutien de M. le Préfet et à notre volonté d’accompagner tous les projets de MSP structurants, la DETR et le dispositif API co-financent les projets n’ayant qu’un seul médecin lors du lancement de l’opération » précise le Président Fricoteaux.
Enfin, l’Aisne pourra accueillir des étudiants en médecine venus de Reims, en stage dans les hôpitaux et auprès de médecins généralistes. Un espoir pour l’avenir.