Publié le 13 février 2020

Gracchus Babeuf, Le tribun du peuple

Théoricien de l’abolition de la propriété privée, Gracchus Babeuf laisse un héritage qui reste d’actualité.

François Noël Babeuf est né à Saint-Quentin en 1760. Venu au monde « sans fortune, ou plutôt au sein d’une pauvreté absolue » comme il l’écrit lui-même, il reçut cependant une bonne instruction par son père, Claude Babeuf, employé dans l’administration des fermes.

Sa pensée politique se forgea en lisant Rousseau, Diderot, mais aussi l’abbé Mably qui dénonce le « despotisme légal ». Il complète son instruction par les lectures des antiques et des philosophes des lumières tout en travaillant auprès d’un « commissaire au terrier » dont la mission consiste à retrouver les titres seigneuriaux. « Ce fut dans la poussière des archives seigneuriales que je découvris les mystères des usurpations de la caste noble » écrira-t-il tandis qu’il prend résolument parti pour une refonte générale de la société et de l’Etat.

 Extrait de la lettre de Babeuf à ses proches après sa condamnation à mort :

« Mes amis, j’espère que vous vous souviendrez de moi, et que vous en parlerez souvent. J’espère que vous croirez que je vous ai tous beaucoup aimés. Je ne concevais pas d’autre manière de vous rendre heureux que par le bonheur commun. J’ai échoué ; je me suis sacrifié ; c’est aussi pour vous que je meurs ».

Le saviez-vous ?

En l’an IV, François Noël Babeuf prend le nom de « Gracchus » en référence aux frères Tiberius et Caius Gracchus, tribuns romains, petits-fils de Scipion l’Africain, qui tentèrent au IIe siècle av. J.-C. de réformer le droit agraire et les principes de propriété des terres.