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Redécouvrir l’Art déco

L’exposition L’Art déco a 100 ans ! mise en œuvre par les Archives départementales de l’Aisne est à découvrir jusqu’au 31 août sur les grilles de la Préfecture à Laon

Exposition L'art deco a 100 ans

Si l’Art déco est un marqueur architectural du Département de l’Aisne, c’est avant tout à cause de la Grande Guerre. Ravagé par les combats de 14-18, l’Aisne doit reconstruire ses bâtiments publics, ses commerces, ses édifices religieux et il y a aussi une forte demande pour des monuments à la mémoire des millions d’hommes tombés au front. Pour les architectes et les artistes, les années de 1920 à 1930 vont dès lors être une occasion de proposer des solutions dans l’air du temps, et cette période du siècle passé est justement l’âge d’or de l’Art déco.

Renaissance

Exposition 100 ans de l'art deco sur les grilles de la prefecture

Lignes droites, formes stylisées et sobres, goût de la géométrie et des motifs floraux, tels sont les codes de ce mouvement artistique qui tire son nom de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes qui s’est tenue à Paris en 1925. Ses origines sont cependant complexes. Elles s’inscrivent à la fois dans un rejet des exubérances de l’Art nouveau qui était en vogue dans les premières années du XXe siècle et dans une volonté de renaissance après les souffrances de la Première Guerre mondiale. 

Innovation

image d'archive du marche couvert de Laon

L’Art déco s’est invité dans tous les domaines : mobilier, décors intérieurs, joaillerie et bien sûr, architecture. La reconstruction est une occasion pour beaucoup de créateurs de laisser libre cours à leur inventivité tout en profitant d’innovation dans les matériaux utilisés, notamment le béton, qui ouvre de nouvelles perspectives par rapport à l’utilisation traditionnelle de la pierre ou de la brique. Pour reconstruire les maisons d’habitation de tout un chacun, le recours à un style vernaculaire ou à une reconstruction conforme à l’original prédomine. Mais dans une certaine classe sociale, l’envie de se démarquer par la construction d’une belle demeure au goût du jour est souvent observée.

Cette tendance est encore plus frappante quand il s’agit de reconstruire les grands magasins des centres urbains, les édifices public comme les mairies, ou les bâtiments destinés à accueillir du public à l’image des cinémas, qui s’imposent comme le nouvel équipement dont une ville attractive se doit d’être pourvue.

Toujours debout

cinema le Casino a Soissons

L’exposition proposée passe en revue les différentes applications de l’Art déco à cet ensemble varié de bâtiments ou de monuments. Certains projets non aboutis se donnent à voir à travers les documents d’archives, comme la stèle qui aurait pu commémorer l’emplacement du village disparu d’Ailles, sur le Chemin des Dames. D’autres édifices appartiennent déjà au passé, comme le marché couvert de Laon, démoli dans les années 70 pour laisser place à la Maison des Arts et Loisirs. Mais vous découvrirez ou redécouvrirez également de nombreuses réalisations qui sont toujours debout : les églises, à Hirson ou Tergnier, les écoles comme l’école de Plein Air à Saint-Quentin, les cinémas comme le Casino de Soissons et des monuments comme celui des Fantômes de Landowski à Oulchy-le-Château ou le monument des Basques de Craonnelle.