« On va commencer par le salut à l’adversaire qui se décompose en trois mouvements : arme tendue vers le haut, on redescend le pommeau à hauteur du menton et on termine par un balayement vers le sol. Ciel, vie, terre ! » La trentaine de collégiens exécute consciencieusement les consignes données par Corentin Baron, compétiteur aguerri et maître d’armes du Cercle d’escrime de Soissons. Un premier jeu d’initiation est proposé, il faut toucher la tête de l’adversaire avec un fleuret qui, pour l’occasion est en plastique. Les apprentis bretteurs sont harnachés de pied en cap et le masque de protection est bien sûr obligatoire. Même avec une arme en plastique, ce serait bête d’éborgner un camarade.
Des sports mal connus
Depuis son lancement en 2022, le dispositif Cap Collège Olympique a toujours comporté une composante “découverte“ mettant en lumière des disciplines peu connues car peu médiatisées et généralement absentes des programmes d’éducation physique et sportive. Cette année encore, les classes des huit collèges participants ont eu, ou auront, l’occasion de découvrir des disciplines comme le golf ou le tir. L’haltérophilie était également au programme les années précédentes.
Parallèlement, des séances de sensibilisation au sport en situation de handicap sont proposées ainsi que des rencontres avec des sportifs de haut niveau venant du monde des valides ou du parasport.
Sabre au clair
L’histoire de la discipline, ses codes et son vocabulaire font aussi partie de cette séance de découverte. Quelle est la différence entre un sabre, une épée et un fleuret ? Pourquoi le sabre est une arme de cavalerie dédiée aux champs de bataille alors que le fleuret est réservé aux duellistes qui se retrouvaient au champ d’honneur aux premières lueurs de l’aube ? Que signifie “s’arrêter au premier sang“ ? Pourquoi les compétitrices ont dû attendre 1996 pour avoir le doit de concourir à l’épée et 2004 pour le sabre ?
Riche d’une histoire multiséculaire, l’escrime a bien des choses à raconter ! Les valeurs du sport et de l’olympisme ont aussi toute leur importance dans cette discipline où le fairplay et le respect sont des valeurs primordiales. « D’où l’importance du salut » rappelle Corentin. « Un carton jaune, c’est un avertissement. Carton rouge, un point en plus pour votre adversaire. Un refus de saluer ou le fait de jeter son arme sur un coup de colère, c’est carton noir ! Disqualification et expulsion. »
Promouvoir le sport
Initié à l’approche des JO de Paris 2024, Cap Collège Olympique poursuit sa mission avec l’ambition d’inciter les jeunes à la pratique sportive en ouvrant leur horizon sur les nombreuses opportunités que proposent les clubs axonais. « L’escrime, c’est une découverte complète pour moi » reconnaît Lou-Anne, qui participe à cette séance avec sa classe de 4e de l’Institut Notre-Dame de Liesse. « Ce serait intéressant de pouvoir pratiquer cette discipline à l’école. Mais il faudrait le budget pour le matériel. »
Il est vrai qu’à l’instar du golf ou de l’équitation, l’escrime est souvent considéré, à tort, comme un sport qui coûte cher. Une licence à l’année revient pourtant en moyenne à 250 €, un prix qui n’a rien de prohibitif comparé à d’autres sports.
Les classes de 4e et 5e des huit collèges participant se retrouveront le 6 juin sur le site de Cap’Aisne au bord du lac de l’Ailette pour une journée 100 % sport où ils seront en compétition tout en découvrant encore d’autres disciplines comme le canoë, le tir à l’arc, le parkour, le VTT et tout un panel de pratiques du monde du parasport. Que le meilleur gagne !