Publié le 11 oct 2019 - Mis à jour le
La journée de la lecture publique organisée par la BDA (bibliothèque départementale de l’Aisne) au Centre culturel de Tergnier a réuni plus de 160 participants autour du thème de la lecture aux bébés et aux très jeunes enfants.
Grosse affluence pour cette Journée de la lecture publique, rendez-vous annuel des bibliothécaires de l’Aisne qui cette année s’adressait aussi aux professionnels de la petite enfance à travers le thème « Les livres, c’est bon pour les bébés », en référence au titre d’un célèbre ouvrage de la psychiatre et psychanalyste Marie Bonnafé.
Accueillis par les équipes de la Bibliothèque départementale de l’Aisne (BDA) organisatrice de l’évènement, les participants étaient invités à prendre connaissance du « Petit guide de voyage au pays des histoires » conçu par les porteurs de Premières Pages, dispositif créé sous l’égide du Ministère de la Culture que le Département de l’Aisne rejoint à partir de cette année. L’édition 2019 de la sélection « 100 livres pour les tout-petits » réalisée par la BNF, le Centre national de la littérature pour la jeunesse et Premières Pages était également disponible, un outil plus qu’indispensable pour s’y retrouver dans la jungle des éditions jeunesse.
Comme le rappelait Emilie Thilliez-Fernandez, directrice de la BDA, la lecture aux tout-petits pose toujours question. « Quand des parents viennent en bibliothèque avec un bébé, on leur propose l’inscription gratuite pour le bébé. Bien souvent on s’entend dire « Mais pourquoi faire ? Il ne sait pas lire. ». En effet, les bébés ne savent pas lire. Mais ils aiment qu’on leur lise des histoires et qu’on leur montre des images. Leurs réactions le montrent et leur attention est perceptible dès l’âge de 4 à 5 mois. Le sociologue Bernard Lahire démontre dans ses travaux à quel point les conditions de vie et l’environnement direct du très jeune enfant son déjà déterminants pour ses apprentissages futurs et le ressenti de sa place dans la société. Le livre y est parfois cruellement absent et c’est dans ce rapport de méconnaissance que peut se former très jeune l’idée que le monde des livres, et donc la bibliothèque, « ce n’est pas un endroit pour moi ». Pour un très jeune enfant comme pour un adulte, un livre sera toujours une occasion de voir et de se projeter dans autre chose que son environnement proche, c’est une fenêtre ouverte sur le monde qui a un impact fort sur ses modes de représentation et son imagination.
Pour aborder cette thématique sous tous ses aspects, la BDA avait réuni de nombreux spécialistes et acteurs de terrain à l’image de Véronique Bous et Christelle Marlin de l’association Lis avec moi qui ont partagé avec l’assistance leurs expériences de lectrices, dans les salles d’attente des consultations de la PMI notamment. Sophie Van der Linden, romancière et spécialiste de la littérature jeunesse, est revenue sur l’histoire et l’évolution du livre pour les tout-petits à travers les créations marquantes, comme le livre « Bonsoir Lune » réalisé en 1948 par Margaret Wise Brown, pionnière du genre, mais aussi les nombreux travaux d’artistes qui ont accompagné et développé ce mouvement. Marraine du dispositif Premières Pages, la créatrice de livre jeunesse Jeanne Ashbé a également apporté son savoir-faire et son approche pour entrer avec des mots et des images dans le monde énigmatique des bébés. Céline Touchard de l’association « Le Livre pour l’insertion et le refus de l’exclusion » est quant à elle intervenu sur le thème « Lire et chanter avec les albums jeunesse ».
La BDA intervient en milieu pénitentiaire
En ouverture de cette Journée de la lecture publique, la nouvelle convention entre le Département et le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) a été officiellement signée par François Rampelberg, vice-président du Conseil départemental en charge de la culture, et les représentants des établissements pénitentiaires de Laon et Château Thierry. La première convention avait été établie en 2004 pour assurer la fourniture en livres et autres documents dans les bibliothèques présentes dans ces établissements. La nouvelle convention renforce ce partenariat et propose d’aller au-delà de la seule alimentation en livres par la mise en place d’actions spécifiques menées par la BDA.
