Établissement d’excellence et d’innovation dans sa spécialité, le lycée agricole de Fontaine-lès-Vervins était certainement le lieu idéal pour la signature officielle du contrat de relance et de transition spécifique à l’agriculture voulu et élaboré par l’ensemble des acteurs du secteur agricole avec l’appui des services départementaux et des services de l’État. Avec le léger regret de n’avoir pu retenir assez longtemps le Premier ministre Jean Castex en visite dans l’Aisne le matin même, l’ensemble des acteurs présent s’est félicité de pouvoir enfin graver dans le marbre les grands principes de ce dispositif dont le lancement avait été retardé par la crise sanitaire.
Nicolas Fricoteaux à la signature du CRTEA Fontaine les Vervins
La problématique agricole dans sa globalité
Le CRTEA est le résultat des nombreuses concertations menées pendant la crise sanitaire entre les acteurs du monde agricole et les pouvoirs publics pour aboutir à un projet de territoire qui prend l’ensemble des facteurs en compte : poursuivre la transition vers une agriculture durable, assurer la souveraineté alimentaire du territoire, structurer les filières et valoriser les ressources locales ainsi que renforcer la communication sur les métiers et les pratiques agricoles, tels sont les grands enjeux qui se dégagent de cet outil commun.
Le chantier est déjà en cours : la réduction des intrants phytosanitaires est un volet sur lequel les agriculteurs de l’Aisne travaillent depuis longtemps, tout comme l’utilisation de matériaux biosourcés ainsi que le développement de l’agrotourisme à travers le réseau « Bienvenue à la ferme ».
La bonne gestion des ressources en eau et la valorisation des crédits carbone pour des cultures comme le colza sont également au cœur des réflexions sans oublier le volet “maillage du territoire“: créer des légumeries à l’image des “drive fermiers“, développer les plateformes comme “Produits de nos pl’Aisne“ afin de renforcer les circuits courts. « Ces aspects sont défendus et soutenus depuis déjà plusieurs années par le Département qui incite fortement les restaurants scolaires des collèges à s’approvisionner localement. » a rappelé le Président Nicolas Fricoteaux à cette occasion.
Cap sur l’innovation
Le monde agricole fait face à des défis sans précédents dans son histoire et doit se montrer plus que jamais apte à se réinventer.
La bergerie du lycée agricole de Fontaine les Vervins
De nouvelles filières se mettent en place et trouvent des débouchés à l’image de la “paille constructive“ développée par de nouveaux acteurs comme la société “Activ’paille“ installée à Itancourt. La demande pour des matériaux de construction résilients est de plus en plus forte et cette filière s’affiche comme un acteur déterminant pour la structuration de nouveaux marchés et la création d’emplois. De nouveaux produits ne nécessitant pas d’intrants s’implantent également. Le miscanthus utilisé à la fois comme matériau de paillage et comme ressource de biomasse-énergie en est un bel exemple. La question des énergies est d’ailleurs à l’esprit de chacun, qui plus est dans la période de crise que nous connaissons. Le secteur de l’Avesnois-Thiérache a vu ainsi s’implanter 17 méthaniseurs et c’est aujourd’hui la question de la réinjection du gaz produit dans les réseaux qui demande à être développée.
La “pyrogazéification“ des déchets suscite également de grands espoirs. La pyrolyse par lampe à plasma de tout type de biomasse permet de d’obtenir trois sous-produits : charbon, gaz et huile. Rien qu’en Avesnois-Thiérache, c'est à l'année 35 000 tonnes de résidus qui pourraient ainsi être valorisées.