Aides à la restauration
La préservation des monuments historiques classés et inscrits à l’inventaire national reste une prérogative de l’Etat dévolue à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).
Les communes propriétaires de pièces de patrimoine hors inventaire peuvent par contre solliciter une aide du Conseil départemental pour la sauvegarde de ce patrimoine non classé dans lequel peuvent se retrouver des éléments de natures très diverses : églises, pigeonniers, moulins, chapelles et mobilier…
Les modes d’intervention sont multiples selon la nature des éléments à restaurer mais les aides accordées par le Département pour la sauvegarde du patrimoine le sont principalement au titre du dispositif API (Aisne partenariat investissement).
Les demandes doivent être adressées à la Direction de l’aménagement du territoire et du développement durable (DATEDD).
Sites départementaux
Le Conseil départemental est également propriétaire de trois sites d’importance classés à l’inventaire des monuments historiques :
- L’Abbaye de Vauclair
- Le château de Fère en Tardenois
- La Porte de Laon à Coucy-le-Château-Auffrique
Le département de l’Aisne gère les chantiers de restauration ainsi que l’entretien et la valorisation de ces trois sites historiques qui ont vocation à rester en libre accès pour le public.
La Porte de Laon de Coucy-le-Château, forteresse dans la forteresse qui fut transmise par l’Etat au Département en 2007, a été restaurée par un chantier-école avec l’objectif d’en faire à terme un lieu ouvert aux visiteurs. C’est grâce à un partenariat entre l’État, la Région et le Conseil départemental que l’opération a pu être menée en s’appuyant sur l’Association de Mise en Valeur du Château de Coucy (AMVCC) qui pilote la mise en œuvre.
Bâti au XIIIe siècle, doté trois siècles plus tard d’une remarquable galerie extérieure par le connétable Anne de Montmorency, le château de Fère-en-Tardenois a été légué au Département de l’Aisne par son dernier propriétaire, Raymond de Tramerie. Depuis plus de 20 ans, c’est le Conseil départemental qui gère le site sur lequel il pilote des chantiers d’insertion dont l’objectif est de réinsérer des bénéficiaires du RSA dans le monde du travail tout en participant à la sauvegarde et à la mise en valeur de ce précieux patrimoine.
Situées sur le parcours de la voie verte de l’Ailette, au cœur d’un verdoyant massif forestier, à proximité directe du Chemin des Dames, les ruines de l’Abbaye de Vauclair constituent un site emblématique du Laonnois qui attire de très nombreux promeneurs. Les bâtiments cisterciens ont été en grande partie détruits par les combats de 14–18, mais les vestiges de l’imposant site abbatial fondé en 1134 restent un témoignage historique de grande valeur. D’importantes fouilles ont été menées sur place sous l’impulsion du Père Courtois, jésuite et archéologue qui fut le « gardien de Vauclair » pendant plus de 40 ans. Aujourd’hui, c’est l’association des Amis de Vauclair qui veille sur le jardin des plantes médicinales aménagé à proximité des ruines. Cédé par l’Etat au Département de l’Aisne en 2015, le site de 9 hectares a été confié au syndicat mixte de l’Ailette pour la gestion, l’animation et l’entretien, également assuré par le biais de chantiers d’insertion. Le dernier en date, porté par l’association « Un château pour l’emploi », a notamment permis de sécuriser les ruines sur un site qui reste en accès totalement libre.
La Caverne du Dragon : dans l’antre de la bête
La « Caverne du Dragon-Musée du Chemin des Dames » est un lieu hautement symbolique de la Grande Guerre qui attire un nombre toujours croissant de visiteurs. Confié au Département par le Souvenir français en 1995, ce complexe souterrain aménagé en espace muséal est la porte d’entrée pour toute la valorisation touristique du Chemin des Dames.
Ancienne carrière exploitée dès le XVIe siècle, la caverne du Dragon est située sur « l’isthme d’Hurtebise » là où la crête du Chemin des Dames est la plus étroite, ce qui en fait un point stratégique âprement disputé. Les Allemands l’occupent dès les premiers mois de l’année 1915 et transforment ce dédale souterrain en une véritable caserne dotée d’un réseau électrique, de dortoirs, d’une chapelle et d’un poste de secours. Des mitrailleuses sont postées aux sept entrées, crachant un feu mortel tel le légendaire dragon germanique à sept têtes, d’où la possible origine du nom de « Drachenhöhle » (caverne du dragon). Le complexe souterrain sera repris aux Allemands en juin 1917, offrant à l’opinion publique une victoire très attendue et largement médiatisée.
Dès le lendemain de la guerre, on viendra visiter la caverne à la bougie, puis à la lampe au carbure. Le musée actuel, dont le bâtiment principal a été conçu par la célèbre architecte Nasrine Seraji-Bozorgzad, est ouvert au public depuis 1999. A travers une riche scénographie usant d’images d’archive, d’objets et de fonds sonores, la progression dans le boyau à 15 mètres sous terre plonge le visiteur dans le quotidien des soldats cantonnés ici, temporairement à l’abri alors que la tuerie faisait rage à l’extérieur.
Le dragon fait peau neuve
Le tourisme de mémoire est une composante forte de l’attractivité touristique axonaise. Le succès des grandes commémorations menées dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre ont démontré que le territoire était détenteur d’une mémoire qui mobilise autant l’intérêt des spécialistes que celui des visiteurs profanes qui souhaitent approfondirent leurs connaissances et vivre des expériences mémorielles qui font sens.
Le site muséographique de la Caverne du Dragon est à cet égard un équipement de grande valeur dans lequel le Conseil départemental s’investit pour répondre aux attentes des visiteurs.
Près de vingt ans après son ouverture au public, la Caverne du Dragon a fait l'objet d'une importante phase de modernisation : le hall supérieur de l’édifice a été transformé pour mieux remplir son rôle de « Centre d’accueil du visiteur du Chemin des Dames ». Il présente notamment une grande frise chronologique intégrant de nombreux objets provenant des réserves du musée ainsi qu’une table numérique.
La principale innovation dans les récents aménagements a été la création d’une véritable boutique où est proposé un large choix d’ouvrages historiques consacrés au Chemin des Dames ainsi que des objets souvenirs.