Jean Racine (1639 – 1699) naît à La Ferté Milon au sein d’une famille de notables locaux qui ont la charge de la collecte de la gabelle et le contrôle du grenier à sel. Très tôt orphelin, il a la chance d’être inscrit aux Petites écoles de Port-Royal grâce aux liens qu’entretient sa famille avec l’Abbaye de Port Royal des Champs. Il y reçoit l’enseignement des « Solitaires », notamment Antoine de Maistre qui le prend en affection. L’enseignement qu’il reçoit à l’abbaye sera marquant pour son travail littéraire notamment du fait que Port-Royal enseigne la lecture, l’écriture et la composition directement en français, contrairement à la plupart des écoles où tout part du latin. C’est aussi l’un des rares établissements à enseigner le grec ce qui permet au jeune Racine de lire dans le textes des œuvres de la tragédie antique auxquels ses contemporains n’ont pas accès. Il envisage un temps d’entrer dans les ordres, mais c’est à la poésie et au théâtre qu’il décide de confier ses talents.
Le personnage de Phèdre par Pierre Narcisse Guérin
Il connaît le succès dès 1665 avec la tragédie Alexandre le Grand, qui lui confère une solide réputation et lui apporte le soutien du jeune roi Louis XIV. Deux ans plus tard, il présente Andromaque qui selon les spécialistes marque une réelle rupture avec la tragédie dite « cornélienne ». Viendront par la suite Britannicus, Bérénice, Bajazet, Mithridate, Iphigénie et Phèdre, considérées comme ses plus grandes œuvres. La « tristesse majestueuse » de ces pièces épurées rompt avec l’héroïsme baroque et divise profondément le public français, dont une partie reste attaché au style cornélien.
Élu à l’Académie française en 1672 et anobli en 1674, il est promu en même temps que son ami Boileau au glorieux emploi d’historiographe du roi. Malheureusement, le vaste travail historique auquel il consacre la majeure partie de ses vingt dernières années disparaitra entièrement dans l'incendie de la maison de son successeur, Valincour.
Il meurt le 21 avril 1699 à 59 ans. Dans son testament, il indique : « Je désire qu’après ma mort, mon corps soit porté à Port-Royal-des Champs, et qu’il y soit inhumé dans le cimetière, aux pieds de la fosse de M. Hamon », ce que le roi autorisera. Après la destruction de l'abbaye, son corps est transféré à l'église Saint-Étienne-du-Mont, à Paris.
Le musée Jean Racine à La Ferté Milon
Le musée Jean Racine
Le musée Jean Racine est situé dans sa maison d’enfance à La Ferté-Milon, aujourd’hui classée «Maison des Illustres». Loin des hôtels parisiens, il propose une plongée dans le Valois du 17e siècle à travers portraits et statues, éditions anciennes et objets du patrimoine local, gravures inédites et toiles d’artistes inspirés.
L'animation culturelle du Musée Jean Racine (enrichissement des fonds, expositions, publication d'un bulletin, visites commentées...), la défense et illustration de Jean Racine et de sa mémoire dans sa ville natale sont réalisées par l'association Jean Racine et son terroir.
Informations pratiques
Le Musée Jean Racine, 2 rue des Bouchers à LA FERTE-MILON est ouvert les samedis, dimanches et jours fériés d’avril à octobre (de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30). Entrée libre.