Au début de l’année 1944, la répression contre les actes de résistance qualifiés de « terroristes » par les autorités d’occupation allemande se durcit toujours davantage.
À la suite de l’assassinat d’Emile Delhaye, maire collaborateur de Saint-Quentin, le 31 mars 1944, et pour envoyer un message politique fort à la population, les autorités d'occupation allemande décident en représailles de faire condamner à mort 30 résistants détenus dans la prison de la ville depuis plusieurs mois.
Des groupes de résistants sur le banc des accusés
C’est au 27 de la rue d’Isle, dans les locaux de la banque Journel, que le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 602 de Saint-Quentin s’est rassemblé afin de juger ces hommes. Le 6 avril dans la matinée, 30 prisonniers sont amenés en camions, menottés et couverts de cagoules. Parmi eux, une grande partie du détachement 23 « Gabriel Péri », groupe « Jean Catelas » des Francs-Tireurs et Partisans Français (F.T.P.F.) de Fresnoy-le-Grand, Croix-Fonsommes et Etaves-et-Bocquiaux :
Lucien Brunelle, né le 5 août 1921 à Fresnoy-le-Grand (Aisne), employé SNCF à Fresnoy-le-Grand.
Fernand Clément, né le 4 février 1920 à Seboncourt (Aisne), employé SNCF domicilié à Étaves-et-Bocquiaux (Aisne).
André Dauriol, né le 11 janvier 1924 à Wassigny (Aisne), employé SNCF domicilié à Fresnoy-le-Grand.
Maurice Isart, né le 20 septembre 1896 à Lens (Pas-de-Calais), ancien combattant de 14-18 amputé du bras droit, garde-barrière à la SNCF de Fresnoy-le-Grand.
Louis Lesur, né le 9 octobre 1894 à Homblières (Aisne), cantonnier auxiliaire à la SNCF de Fresnoy-le-Grand (Aisne).
Marcel Maréchal, né le 18 octobre 1913 à Jussy (Aisne), facteur à la SNCF de Fresnoy-le-Grand (Aisne).
Fernand Monot, né le 22 octobre 1921 à Étaves-et-Bocquiaux (Aisne), garde-voie à la SNCF domicilié à Étaves-et-Bocquiaux.
Léon Roussel, né le 8 janvier 1921 à Guise (Aisne), employé SNCF à Fresnoy-le-Grand.
Paul Verschoore, né le 7 juillet 1917 à Saint-Julien-Beychevelle (Gironde), garde-voie à la SNCF de Fresnoy-le-Grand (Aisne).
Actif à partir d’août 1943, ce groupe était le bras armé du réseau Musician-Tell du Special Operations Executive (S.O.E.) dirigé par le commandant Gustave Biéler, alias « Guy », réceptionnant des parachutages d’armes et effectuant principalement des sabotages sur la voie ferrée entre Fresnoy-le-Grand et Saint-Quentin. Ainsi, en septembre-octobre 1944, le groupe fait dérailler plusieurs convois de munitions et de matériels allemands, dont le plus important concerne le transfert d’une escadre aérienne de la Luftwaffe depuis la Hollande vers l’Italie. Le déraillement causera la mort de 62 soldats allemands et une centaine de blessés. Le 1er janvier 1944, ce sont vingt-neuf wagons de matériel qui déraillent lorsqu’un convoi de charbon et un train de minerai entrent en collision, ce qui achève d’alerter les autorités allemandes sur la menace que fait peser ce groupe de résistants. Au total le groupe participera à sept déraillements réussis et ainsi qu'à quelques sabotages d’écluses sur le canal de Saint-Quentin. Mais le 13 janvier 1944, le filet de la répression nazie se resserre quand le commandant Guy est arrêté au café du Moulin Brûlé à Omissy. Quelques jours plus tard, le 26 janvier, la plupart des membres du groupe sont arrêtés au cours d’une rafle de la Sipo-SD de Saint-Quentin à Fonsomme, Fresnoy-le-Grand et Etaves-et-Bocquiaux. A leurs côtés se trouve aussi Roger Vanbleuy, né le 20 mars 1922 à Bray-Dunes (Nord), ouvrier métallurgiste à Dunkerque (Nord) membre du parti communiste clandestin, qui avait été chargé par l’état-major interdépartemental de la récupération d’armes et du sabotage dans le secteur de Busigny (Nord), Bohain-en-Vermandois, Fresnoy-le-Grand et Vaux-Andigny, et qui avait été arrêté le 28 janvier 1944.
Numériquement, le groupe de résistants « Liberté » de Neufchâtel-sur-Aisne est ensuite le plus représenté parmi les accusés avec :
René Bégard, né le 16 mars 1919 à Vitry-le-François (Marne). Secrétaire de mairie à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).
Paul Gillant, né le 10 mars 1910 à Fleury-sur-Aire (Meuse). Boulanger à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).
Henri Charpentier, né le 26 juin 1924 à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne). Quincaillier à Neufchâtel-sur-Aisne.
René Differdange, né le 21 août 1912 à Brienne-sur-Aisne (Ardennes), ouvrier agricole à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).
Robert Dussart, né le 11 mars 1913 à Bézu-Saint-Germain (Aisne) et domicilié à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).
René Guibal, né le 16 juin 1915 à Paris (20e arr.), manouvrier à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).
Charles Liverneaux, né le 16 août 1914 à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne), manouvrier à Neufchâtel-sur-Aisne.
Virgile Muteau, né le 17 août 1921 à Écly (Ardennes), ouvrier agricole à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).
Ce groupe, constitué par Paul Gillant, faisait partie du réseau Ceux De La Résistance (C.D.L.R.) selon certaines sources, des F.T.P.F. selon d’autres, et était particulièrement actif à la jonction de l’Aisne, des Ardennes et de la Marne à partir d’août 1943, se spécialisant dans le sabotage des écluses sur le canal latéral à l’Aisne. Profitant de sa fonction de secrétaire de mairie, René Begard fournissait aussi de faux papiers aux prisonniers évadés et aux réfractaires au Service du Travail Obligatoire, tandis qu’Albert et Henri Charpentier (père et fils) facilitaient leurs évasions, constituant des dépôts d’armes jusque dans la cave de leur maison. René Guibal, quant à lui, réfractaire au STO, aurait participé à des sabotages de voies ferrées tandis que Charles Liverneaux avait participé à plusieurs transports d’armes et sabotages, dont l’arrêt de la circulation fluviale sur le canal latéral à l’Aisne et la destruction des cuves d’alcool de la sucrerie de Guignicourt. Traqués par la Sipo-SD et la Feldgendarmerie de Saint-Quentin, la sûreté du groupe est compromise le 19 février 1944 avec l’arrestation de Paul Gillant. La suspicion fut depuis jetée sur lui mais rien ne permet encore à ce jour de savoir s’il révéla les noms de ses camarades lors de son interrogatoire. Le fait est que cinq jours plus tard, le 24 février, les autres membres du groupe étaient arrêtés au cours d’une rafle à Neufchâtel-sur-Aisne.
Viennent ensuite les membres du groupe F.T.P.F. appartenant au détachement « La Corse 22 » de Busigny (Nord), parmi lesquels on trouve les noms de :
Edmond Desjardin, né le 17 novembre 1922 à Busigny (Nord), aide-fossoyeur à Busigny.
Lucien Desjardin, né le 25 décembre 1920 à Busigny (Nord), fossoyeur à Busigny.
Pierre Galiégue, né le 20 novembre 1923 à Tergnier (Aisne), chauffeur automobile à Busigny (Nord).
Adolphe Huge, né le 15 décembre 1911 à Fourmies (Nord), graisseur à Fourmies.
André Wannin, né le 5 avril 1914 à Fourmies (Nord), installateur de chauffage à Fourmies.
Ce groupe avait été fondé par les frères Desjardin et comprenait une majorité d’agents SNCF. Par leur situation, ils étaient bien placés pour pratiquer certains sabotages, comme l’incendie de sept wagons de paille dans la gare de Busigny, le sabotage des voies et de locomotives ainsi que diverses actions dans le nord de l’Aisne et dans les environs de Busigny, Bohain-en-Vermandois et Fourmies (réception de parachutages, transports d’armes, récupération de tickets de ravitaillement). Les 4 et 5 février 1944, la Sipo-SD de Saint-Quentin démantèle le groupe, dont seul un membre est déporté (Edmond Degond, au camp de Brême-Farge, dont il reviendra).
On compte également plusieurs membres du groupe F.T.P.F. « Stalingrad » de Beautor, qui avaient eux aussi participé à de nombreuses actions contre les troupes d’occupation : sabotages de voies ferrées, attaques de mairie afin de récupérer des tickets d’alimentation, attentats contre des collaborateurs. Leur chef de groupe, Jean-Marie Collin, né le 20 juin 1920 à Inzinzac (Morbihan) chaudronnier à Tergnier, avait été arrêté le 28 janvier 1944 lors d’une réunion clandestine aux côtés de Maurice Deffromont (né le 4 mai 1924 à Fargniers Aisne), déchargeur à la SNCF, et son frère Jean (qui sera déporté à Dachau). A leurs côtés on retrouve également Maurice Back, né le 19 mai 1926 à Mohon (Ardennes). Ce dernier, manœuvre domicilié à Mézières (Ardennes), avait été arrêté le 31 janvier 1944 à Tergnier au cours d’une opération menée par la 21e brigade de police judiciaire de Saint-Quentin et la Sipo-SD de Saint-Quentin.
En dehors de ces hommes appartenant à des groupes de résistants identifiés, on compte également plusieurs autres résistants parmi les accusés :
Victor Audin, né le 9 octobre 1909 à Saint-Saulve (Nord), employé aux Ateliers SNCF à Laon, arrêté le 2 février 1944.
Albert Reghem né le 28 mai 1910 à Trélon (Nord), cheminot et secrétaire de la CGT clandestine à Hirson (Aisne), arrêté le 21 février 1944 avec son épouse à leur domicile (une arme avait été découverte chez eux et il semble avoir été dénoncé).
Camille Grisot, né le 8 janvier 1912 à Hirson (Aisne), cheminot à Hirson et résistant FTPF aux côtés d’Albert Reghem, arrêté le 22 février 1944.
Lucien Sauvez, né le 28 août 1917 à Besmont (Aisne), garde-champêtre à Iviers (Aisne) et membre du groupe OCM d’Aubenton/Signy-l’Abbaye, arrêté le 8 ou le 9 mars 1944 par la Sipo-SD de Saint-Quentin après une vaste opération d’infiltration de son réseau.
Le jugement et l’attente
Le procès qui débute alors n’est qu’une parodie de justice. Certaines sources avancent que les cercueils avaient déjà été commandés. Le détail du procès n’est à ce jour pas encore connu, si ce n’est le verdict : les 30 accusés sont condamnés à mort pour « actes de franc-tireur, attentats et sabotages de voies ferrées » après deux jours d’audiences. Immédiatement ramenés à l’« Hôtel des 4 boules », les condamnés n’ont alors que quelques heures devant eux. Certains écrivent quelques mots à la hâte sur des morceaux de papier cachés dans les plis de leurs pantalons ou de leurs chemises, avant de jeter leur linge à leurs gardiens pour qu’il soit remis à leur famille. Quelques heures avant l’exécution, un prêtre passe parmi eux pour les confesser et on les autorise ensuite à écrire une dernière lettre à leur famille, mais celles-ci feront l’objet d’un passage entre les mains de la censure et toute mention des mots « France » ou « Patrie » y sera retirée. Ainsi Fernand Monot, du groupe « Jean Catelas » de Fresnoy-le-Grand, laissera une lettre à sa famille :
« Saint-Quentin, le 8 avril 1944
Très chers parents frères et sœurs, ainsi que ma tendre fiancée et toute ma famille,
Il est 5 heures du matin suite à notre jugement de jeudi nous venons d’apprendre la triste nouvelle que j’ai encore le courage de vous apprendre.
Nous allons passer devant le peloton d’exécution dans 2 heures. Mon cher père et ma chère mère je sais que je vais vous faire de la peine, mais voyez-vous ; pardonnez-moi de vous avoir fait tant de peine.
Maintenant, je vais mourir courageusement.
Maintenant, je vais laisser aussi ma petite chérie qui va souffrir aussi, mais voyez-vous je compte sur vous pour que vous lui fassiez comprendre qu’elle est encore jeune et qu’elle peut se refaire sa vie. Surtout il faudra qu’elle m’oublie et qu’elle se refasse une situation. Le curé vient de passer dans la cellule où il m’a confessé et m’a communié car j’ai voulu mourir sans aller contraire à vos pensées.
Oui je vais mourir avec courage, le plus qui me fait de mal au cœur c’est que je vais vous faire de la peine à tous, mais voyez-vous je pense que vous surmonterez tout.
Mon cher père, ma chère mère, mon frère, mes sœurs, ma chère fiancée, ainsi que toute ma famille, et tous ceux qui peuvent parler de moi je vais vous quitter aujourd’hui même et pour toujours en vous envoyant pour la dernière fois tous mes meilleurs baisers.
Fernand. »
De son côté, Henri Charpentier, du groupe « Liberté » de Neufchâtel-sur-Aisne, laissera dans l’ourlet d’une de ses manches de chemise le mot suivant :
« Ma chère Maman, frères et sœurs,
C’est le dernier mot que je vous envoie ; nous avons passé devant le tribunal ce matin : Gillant, Bégard, Dussart, Guibald, Virgile [Muteau], Differdange, Liverneau. Soyez courageux et tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
Voici le verdict : le tribunal prononce pour chacun de nous la peine de mort.
J’ai été très courageux. Vous pouvez être fiers de moi. Je n’ai pas peur de mourir. Nous avons demandé le recours en grâce. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre. On ne sera peut-être pas fusillé.
Prévenez Pol, je suis en cellule avec Bégard, il y a un mot pour sa femme.
Surtout que Maman soit courageuse ; qu’elle pense aux deux petits et qu’elle soit fière d’avoir un fils qui va peut-être mourir pour la France.
Je n’ai fait que mon devoir, je ne regrette rien. J’ai bien pensé à vous ces jours derniers, ainsi qu’à Papa. Savez-vous où il se trouve ?
Vous embrasserez bien Pol et Denise pour moi, ainsi que toute la famille. Je revois encore les bons moments que nous avons passés ensemble. J’ai bien fait d’en profiter, enfin tout n’est peut-être pas perdu et courage.
Je te quitte ma chère Maman en t’embrassant bien tendrement et pardonne-moi les fautes que j’ai commises, car si j’avais su, j’aurais été plus gentil avec toi, et vous, mes chères sœurs, je vous embrasse pour la dernière fois et promettez moi d’être gentilles avec Maman. Embrassez bien surtout mes deux petits frères que j’aime tant.
Adieu chers tous, Courage !
Henri ».
L’exécution
Quelques heures plus tard, alors que le jour n’est pas encore levé ce samedi 8 avril 1944, les condamnés sont emmenés à bord d’un camion et prennent les boulevards jusqu’à la route de Cambrai. Arrivés au champ de tir de La Sentinelle, ils sont descendus devant les talus, tandis qu’un second camion chargé de vingt-sept cercueils pénètre à son tour sur le site. Pour une raison inconnue, trois des condamnés – André Dauriol, Maurice Isart et Léon Roussel – ont été graciés et ne seront pas exécutés. Rejugés quelques jours plus tard à Laon, ils seront à nouveau condamnés et fusillés au stand de tir des Blancs-Monts, le 22 avril 1944. Un bandeau est alors proposé aux 27 résistants condamnés à mort (le même nombre qu’à Châteaubriant le 22 octobre 1941). D’après le récit paru dans la presse en 1944 de Pol Charpentier, frère de l’un des fusillés, il semble que la plupart des condamnés aient refusé d’en porter un. Puis les exécutions eurent lieu, quelques condamnés se voyant achevés d’une balle de revolver avant d’être tous placés dans les cercueils. Emmenés au cimetière du Nord, ils furent placés dans une fosse tandis que l’abbé Briodin, curé de Remicourt, récitait une dernière prière pour eux. Dans la journée, une affiche rouge était placardée sur les murs de Saint-Quentin, comme une mise en garde à la population et une tentative de dénonciation des « crimes » commis par ces résistants :
« AVIS IMPORTANT
Les 6 et 7 avril 1944, le Tribunal allemand compétent a condamné à mort une bande de terroristes pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le Canal de l’Aisne, ils ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la région.
Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays, a essuyé des pertes déplorables.
Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution.
Il y a lieu, à cette occasion, de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté.
Der Feldkommandant. »
La mémoire des fusillés
D’après le récit de Pol Charpentier paru dans L’Aisne Nouvelle à la fin de l’année 1944, des milliers de personnes défilèrent devant la fosse recouverte d’un tertre de terre dans les jours qui suivirent, pour y déposer des fleurs. Craignant que ces hommages se muent en manifestation patriotique, il fut ordonné la fermeture du cimetière jusqu’au mardi 11 avril. Au mois de mai 1944, les autorités allemandes autorisèrent cependant les familles à exhumer les corps de leurs proches et à les ramener dans leurs communes. Après la guerre, un monument fut érigé à l’entrée du champ de tir de La Sentinelle et chaque année, une cérémonie du souvenir a lieu à la date du 8 avril, pour perpétuer leur souvenir et honorer leur mémoire.
Cette borne du réseau départemental "Aisne Terre de Mémoire" a elle-même été inaugurée le 8 avril 2024, jour du 80e anniversaire de l’exécution de 27 résistants au champ de tir de La Sentinelle.