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Publié le 15 juin 2020

L'Aisne en 1940, 6e partie, du 15 au 21 juin

Il y a 80 ans, le département de l’Aisne était au cœur dans la bataille de France. L’occasion de revenir sur les combats qui ont bouleversé notre territoire. 

Il y a 80 ans le département de l’Aisne est totalement envahi et des colonnes de prisonniers se dirigent vers l’Est. À la caserne Foch de Laon et au lycée Henri Martin de Saint-Quentin transformés en hôpitaux militaires, les blessés affluent et beaucoup y laisseront leur vie. Après l’Aisne, c’est surtout la France qui connaît les derniers jours de son invasion tandis que la Wehrmacht progresse au sud de la Seine, de la Normandie à la Champagne et défile dans Paris. Cherchant des solutions au milieu du désastre, le gouvernement français s’installe à Bordeaux le 14 juin. Deux jours plus tard, le président du conseil Paul Reynaud charge Charles de Gaulle, sous-secrétaire d’État à la Défense nationale et à la Guerre d’aller à Londres pour tenter de convaincre les Britanniques de maintenir leur aide à la France.

Dans la soirée du 16 juin, De Gaulle rentre à Bordeaux tandis que Paul Reynaud démissionne face aux partisans d’un armistice avec l’Allemagne nazie. Dans la nuit, le nouveau gouvernement présidé par le maréchal Pétain adresse une demande d’armistice suivie quelques heures plus tard d’un discours radiodiffusé annonçant qu’il faut cesser le combat. Seuls quelques hommes s’opposent encore à voir la défaite comme inéluctable et parmi eux, le général de Gaulle. Le 17 juin, il décolle pour Londres et obtient dans l’après-midi l’autorisation de lancer sur les ondes de la BBC un appel aux Français à poursuivre la guerre. Après avoir travaillé son discours une partie de la nuit et d’ultimes corrections dans la journée du 18 juin, son discours est enregistré et diffusé dans la soirée. Très peu sont alors ceux qui peuvent entendre cet appel à continuer le combat pour que la flamme de la résistance française ne s’éteigne pas, et seuls quelques journaux français vont le relayer.

Pendant ce temps, la bataille de France connaît ses ultimes « combats pour l’honneur » tant il apparaît que pouvoir résister à l’invasion semble alors impossible, et après de brèves négociations l’armistice est signé dans la clairière de Rethondes le 22 juin. Au cœur de l’invasion allemande, le département de l’Aisne continue durant tout le mois de juin d’être traversé par la Wehrmacht, et Hitler lui-même vient visiter Laon le 25 juin. Mais pendant ce temps, dans les salles des fêtes, les écoles et les fermes de Mayenne, les réfugiés axonais s’interrogent sur la possibilité de regagner leur foyer, les autorités d’occupation ayant instauré une « zone interdite » coupant le département en deux à compter du 20 juillet. Les années sombres de l’Occupation commençaient...

Dans la cour de la caserne Foch, alignement de sépultures provisoires de militaires allemands ©Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 677
Colonne de prisonniers de guerre français en direction de Saint-Quentin - ©Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 344

 

Le 14 juin 1940 à Paris, les troupes de la 30. Infanterie-division défilent sur l’avenue du Bois ©Bundesarchiv, Bild 183-L05487
Le général de Gaulle au micro de la BBC en 1941 - © Rue des Archives

 

Adolf Hitler en visite à Laon - ©Arch. dép. de l’Aisne - 2 Fi 526
Le Petit Marocain, Une du 16 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Echo d'Alger, Une du 17 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
La Dépêche, Une du 18 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

Le Petit Provençal, Une du 19 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
Le Petit Marocain, Une du 20 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

L'Echo d'Alger, Une du 21 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF
L'Echo d'Alger, Une du 22 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF

 

La Dépêche, Une du 23 juin 1940 - Source : gallica.bnf.fr / BnF