Publié le 10 décembre 2022 - Mis à jour le
En visite à Laon, la secrétaire d’État à l’Enfance Charlotte Caubel a découvert deux unités d’accueil d’urgence de l’Établissement Départemental de l’Enfance et de la Famille de l’Aisne (EDEF) et a salué la qualité du travail mené par les équipes pour donner un cadre structurant et bienveillant à ces enfants éloignés de leur famille.
« Nous sommes ici dans une ancienne pouponnière où sont accueillis des enfants de 3 à 6 ans. A l'EDEF, la durée moyenne de séjour est de 6 à 7 mois, le temps de prendre en compte l’ensemble des besoins et de travailler sur un parcours propre à chaque enfant. L’équipe de cette unité compte 8 éducatrices dont 4 spécialisées jeunes enfants et deux maîtresses de maison pour 12 places. » Directrice de l’EDEF, Alexandra Le Bailly accueillait la secrétaire d’État à l’Enfance Charlotte Caubel, accompagnée de Nicolas Fricoteaux, président du Département, d’Isabelle Létrillart, vice-présidente à l’Insertion et retour à l’emploi, Famille et Protection de l’Enfance, et du préfet de l’Aisne Thomas Campeaux. Sur son secteur “Enfance“, l’EDEF de l’Aisne gère 82 places d’accueil d’urgence pour 7 unités réparties sur le territoire. « Nous accueillons beaucoup de fratries » précise encore la directrice. « Parfois de grandes fratries de quatre, cinq enfants ou plus. Nous avons particulièrement travaillé sur la mise en place de temps de retrouvailles entre frères et sœurs et avec leurs parents. »
Dans l’Aisne, 68 % des 2 238 enfants placés par décision de justice sont en “famille d’accueil“, pris en charge par l’une des 630 assistantes familiales employées par le Conseil départemental de l’Aisne. « Les autres enfants, environ 250, sont accueillis dans des structures comme celle que nous visitons » précise le président Nicolas Fricoteaux.
« Notre difficulté principale concerne les “parcours complexes“ notamment pour les enfants en situation de handicap. Il nous manque actuellement 40 places d’accueil dans des structures spécialisées comme les instituts médico-éducatifs (IME) ou instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (ITEP). Une visite ministérielle comme celle d’aujourd’hui est l’occasion de montrer la réalité du terrain et éventuellement d’adapter les moyens. Pour l’Aisne, la protection de l’enfance représentait 77 M€ en 2021, nous prévoyons 88M€ pour 2023, soit 10M€ d’augmentation sur deux ans. »
La visite se poursuit par une rencontre au pied du sapin de Noël avec trois jeunes enfants et leurs éducatrices. La représentante du gouvernement ne cache pas son émotion quand une petite blonde haute comme trois pommes lui saute littéralement au cou alors qu’elle va à leur rencontre. Les trois bouts de choux l’attendaient avec impatience pour lui remettre une toile garnie de leurs empreintes de main emballée avec soin. « C’est ton cadeau de Noël Madame », lui dit timidement un petit bonhomme à lunettes.
L’unité d’accueil des 6-14 ans où se rend ensuite la délégation a pour sa part de belles réalisations à mettre en avant. La structure a en effet répondu à l'appel à projet 2022 du Défenseur des Droits sur le thème du droit à la vie privée. Un projet pour lequel l’investissement des enfants et ados accueillis dans la structure a été sans réserve. 15 enfants de l’EDEF ont ainsi participé à la réalisation du clip vidéo de la chanson « Place à nos droits » qu’ils ont eux-mêmes créée, enregistrée en studio et mise en images pour évoquer l’importance du respect de leurs droits : droit à l’intimité, droit à l’expression, droit à la correspondance, droit au respect… Les jeunes Axonais ont remporté le 1er prix de cet appel à projets, une fierté pour les participants !
La structure d’accueil met aussi en avant le travail mis en place pour que le séjour des enfants soit un temps d’apaisement. Tout leur environnement est pensé de façon à atténuer les tensions et ils disposent d’une salle spécifiquement équipée pour évacuer le stress et se relaxer. Un petit tipi est également là pour eux, un endroit pour s’isoler quand ils le souhaitent et se mettre à l’abri des stimuli. Des aménagements qui témoignent d’une vraie prise en compte de leurs besoins au quotidien.
Dans les structures d’accueil de l’EDEF, le confinement intervenu au plus fort de la crise sanitaire s’est traduit par une mobilisation accrue de la part des équipes. « Lorsque les mesures de confinement strictes ont été mises en place, les membres de nos équipes ont fait le choix par eux-mêmes de rester le plus possible auprès des enfants en s’astreignant à des cycles de présence de cinq jours à la suite » rappelle Vincent Podevin-Bauduin, directeur de l’Enfance et de la famille au Conseil départemental de l’Aisne. « C’est une période pendant laquelle les enfants accueillis n’avaient plus de repères et les choses ont aussi été très compliquées quand il a fallu sortir du confinement. »
« Les belles histoires, les bonnes pratiques et la qualité du travail en équipe, voilà ce que j’ai envie de faire remonter des territoires, pour les mettre en lumière et faire en sorte qu’ils se diffusent » assure Charlotte Caubel à l’issue de la visite. « J’entends également les problèmes rencontrés, en particulier le manque de place dans le champ du handicap et les questions autour de la santé des enfants en général. Avec le Conseil interministériel de l’Enfance auprès de la Première ministre nous souhaitons que la concertation se développe davantage entre tous les acteurs du secteur Enfance pour toujours améliorer la prise en charge de ces enfants en situation de vulnérabilité qui ont un grand besoin d’être protégés. »